La communication non violente pour les enfants

La communication non violente pour les enfants

Dès ses 1ers instants, l'enfants entreprend l'acquisition des nombreux apprentissages dont il aura besoin parmi lesquels des compétences sociales pour évoluer en société avec aisance.

Psychologue clinicien, Marshall Rosenberg constate qu'empathie et bienveillance sont indispensables pour une thérapie efficace. Il va ainsi développer une méthode de communication permettant de dénouer les conflits mais aussi d'apprendre à se connaître et à modifier notre rapport aux autres et à nous-même par l'introspection et l'empathie : la communication non violente ou CNV.

Ce concept repose sur l’écoute de soi et des autres et consiste à communiquer dans le respect des besoins fondamentaux de l'individu, de ses valeurs et sentiments. Il enseigne à prendre conscience des peurs, jugements et interprétations qui nuisent aux relations. Son application est désormais universelle et profite aujourd'hui à tous, à commencer par les plus jeunes dès la maternelle.

Une communication bientraitante pour une vie sociale heureuse

C'est pendant les 5 premières années de la vie que s'opère la plus grande partie du développement cérébral. L'expression des émotions et des capacités de raisonnement est encore immature et l'enfant gère encore difficilement ses émotions.

Pratiquer et enseigner la CNV en école maternelle est alors très utile pour aider les élèves à comprendre leurs ressentis et à les réguler. La communication non violente leur apporte les moyens de développer leur intelligence émotionnelle et leurs habiletés sociales grâce à une expérience relationnelle positive et respectueuse.

La communication : ses principes

Les 4 étapes : OSBD

L'approche pour une communication saine et apaisée, qui permet de respecter les sentiments et les besoins de chacun, se décompose en 4 principes :

   - Observation (O) : décrire la situation sans évaluer ou juger

On constate ce qu'il se passe concrètement et on décrit la situation telle qu'on la voit, et non telle qu'on l'interprète : cela demande de savoir évoquer objectivement les faits, sans jugement personnel ni évaluation.

Par exemple, lors d'un conflit entre 2 élèves, on demandera aux enfants de décrire ce qu'il se passe sans attribuer de torts ou intentions à l'autre ni faire des comparaisons. Juste les faits observables : "je jouais avec le camion et Jules l'a pris", plutôt que "Jules m'a piqué le camion pour m'embêter, il est méchant".

- Il est important de savoir distinguer les faits objectifs des déductions et hypothèses que l'on en fait.

   - Sentiment et attitudes (S) : exprimer les sentiments et attitudes suscités dans cette situation

Après avoir pris connaissance de la situation, on va exprimer ce que l'on a ressenti. Pour cela, il est nécessaire de pouvoir identifier les émotions qui entrent en jeu et les sentiments qui s'y rattachent :

La palette des émotions est principalement constituée de la peur, la colère, la tristesse et la joie. Chaque émotion s'exprime ensuite à travers une grande variété de sentiments que l'enfant pourra mieux comprendre et exprimer clairement s'il a appris à les identifier correctement.

- On s'exprime non plus par le "tu" accusateur mais en employant le "je". Généralement, quand le "tu" intervient dans une phrase, la probabilité est très forte qu'il s'agisse d'un jugement et non d'un sentiment.

   - Besoin (B) : clarifier le(s) besoin(s)

Les sentiments ressentis face à une situation découlent toujours d'un besoin à combler. Si une personne éprouve des sentiments en réaction à un événement, c'est que celui-ci éveille en elle un besoin : "je suis nerveux car j'ai besoin d'aide pour réaliser cet exercice".

Une communication confuse s'avérera inefficace et blessante pour chacun : reproche, incompréhension, perte de confiance, renoncement... l'enfant qui aura eu du mal à identifier ce qui lui arrive, et à exprimer ce dont il a besoin n'obtiendra pas ce qu'il veut de son interlocuteur qui, recevant un message erroné qu'il ne peut pas comprendre, ne pourra y répondre de façon adéquate et, de plus, en sera lui aussi touché.

- On retient 9 familles de besoins : besoins physiologiques, bien-être physique - sécurité - empathie, compréhension - créativité - amour, intimité - jeu, distraction - repos, détente, récupération - autonomie - sens, spiritualité.

   - Demande (D) : faire une demande réalisable, concrète, précise et formulée positivement.

C'est lorsque les sentiments et les besoins sont clairement identifiés et communiqués que l'on peut formuler avec clarté une demande qui permettra de satisfaire les besoins par des actions concrètes précises et adaptées.

Là encore, les actions qui peuvent être mises en œuvre pour répondre à la demande et combler le besoin exprimé doivent pouvoir être déterminées avec empathie et bienveillance.

- Pour cela, on utilise un langage positif, on reste ouvert à un refus et on s'assure que la demande mène à une solution qui profite à chacun.

Jeux, sports et exercices

Il existe de nombreux jeux et exercices faisant qualité de bons supports pour développer les compétences des enfants dans leur communication.

   -La roue des émotions : la roue des émotions est un outil qui aide à identifier plus facilement les émotions, sentiments et besoins afin de trouver l'apaisement et appréhender les relations avec confiance, dans le respect de chacun.

   - Les ballons émotions représentent chacun une expression faciale explicite : la joie, la tristesse, l’excitation, la peur, la colère et la surprise : intégrés dans des jeux moteurs comme le lancer ou simplement utilisés pour aborder les émotions qui sont représentées, ces ballons émotionnels aideront les enfants qui rencontrent des difficultés à interpréter ou à exprimer des émotions, à les reconnaître et les intérioriser.

   - La girafe et le chacal : 3 exemples de jeux qui peuvent être réalisés en classe ou à la maison en famille, par le site apprendreaeduquer.fr.

   - Activités sportives inclusives et autres jeux sportifs : les enfants peuvent également développer ces aptitudes en apprenant à coopérer, exprimer leurs sentiments et leurs besoins pour atteindre ensemble leurs objectifs collectifs, par exemple avec les jeux coopératifs ou certains sports inclusifs comme le Baskin®, le Tchoukball ou le kin-ball.

Rédactrice contributrice de cet article

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